Litige assurance auto : contestation de l’exclusion de garantie pour conduite en état d’ivresse

Les accidents de la route sont hélas fréquents et les conséquences peuvent être graves. Mais qu’en est-il lorsque l’accident survient alors que le conducteur est en état d’ivresse ? Les assureurs sont-ils tenus d’indemniser les victimes et le responsable de l’accident ? Cet article propose un éclairage sur la question de l’exclusion de garantie pour conduite en état d’ivresse et les moyens de contester cette exclusion.

Les exclusions de garantie en cas de conduite en état d’ivresse

La conduite en état d’ivresse constitue une circonstance aggravante en cas d’accident. Les compagnies d’assurance auto peuvent, dans ce cas, refuser de couvrir les dommages causés par le conducteur fautif. Toutefois, il est important de noter que cette exclusion ne concerne pas l’indemnisation des victimes, qui sera toujours prise en charge par l’assureur du véhicule impliqué dans l’accident, conformément à la loi française.

Cette exclusion de garantie s’appuie généralement sur une clause spécifique du contrat d’assurance, stipulant que l’assureur ne prendra pas en charge les conséquences d’un accident causé par un conducteur sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants. En revanche, si le conducteur n’est pas responsable de l’accident, cette exclusion peut être contestée.

Les conditions de l’exclusion de garantie pour conduite en état d’ivresse

Pour que l’exclusion de garantie soit appliquée, plusieurs conditions doivent être réunies. Tout d’abord, il faut que le conducteur ait été contrôlé positif à l’alcoolémie au moment des faits. Ensuite, il est nécessaire que le lien entre l’état d’ivresse et la cause de l’accident soit établi. Enfin, l’exclusion doit être prévue dans le contrat d’assurance.

Le taux d’alcoolémie légal autorisé en France est de 0,5 g/l de sang (0,2 g/l pour les jeunes conducteurs). Si le conducteur dépasse ce seuil lors du contrôle effectué par les forces de l’ordre, il pourra être considéré comme étant en état d’ivresse. Cependant, cette infraction seule ne suffit pas à justifier une exclusion de garantie. Il faut également prouver que l’état d’ébriété est la cause directe ou indirecte de l’accident.

Contester une exclusion de garantie pour conduite en état d’ivresse

Si vous estimez que votre assureur n’est pas fondé à appliquer une exclusion de garantie pour conduite en état d’ivresse, vous pouvez tenter de contester cette décision. Plusieurs arguments peuvent être avancés pour cela :

  • la preuve du lien entre l’état d’ébriété et la cause de l’accident n’est pas établie ;
  • le taux d’alcoolémie relevé lors du contrôle est erroné ou contestable ;
  • l’exclusion de garantie n’était pas prévue dans le contrat d’assurance ou était formulée de manière ambiguë.

Il est important de noter que la contestation d’une exclusion de garantie doit être fondée sur des éléments solides et étayés par des preuves. Si vous souhaitez engager cette démarche, il est recommandé de vous faire assister par un avocat spécialisé en droit des assurances. Celui-ci pourra vous conseiller sur les arguments à mettre en avant et vous aider à constituer votre dossier.

La responsabilité civile du conducteur en état d’ivresse

Même si l’assureur refuse de prendre en charge les dommages causés par le conducteur en état d’ivresse, ce dernier reste responsable civilement et pénalement. Il devra donc indemniser les victimes et pourra également être condamné à des sanctions pénales (amende, suspension ou annulation du permis de conduire, voire peine de prison).

Dans certains cas, l’assureur peut décider de se retourner contre le conducteur fautif pour récupérer les sommes versées aux victimes. Cette procédure, appelée recours subrogatoire, peut aboutir à une condamnation du conducteur à rembourser l’assureur.

En conclusion, la conduite en état d’ivresse peut avoir des conséquences importantes sur la prise en charge des accidents par les assureurs auto. Si vous êtes confronté à une exclusion de garantie pour cette raison, il est essentiel de bien connaître vos droits et de disposer d’arguments solides pour contester cette décision. N’hésitez pas à faire appel à un avocat spécialisé pour vous accompagner dans ces démarches.

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